Comme on fixe le soleil

FULLER Alexandra

Installée prÚs des Montagnes Rocheuses, cette mÚre de famille divorcée évoque quelques bribes de son enfance rhodésienne avec ses parents : sa mÚre ne sera pas son exemple. Fi, son fils de vingt-et-un ans, meurt brutalement.

Le roman dĂ©bute et explore le continent sans limite qu’est cette souffrance inextinguible ; elle ne la quittera plus, elle va essayer de l’amĂ©nager. Cette femme appelĂ©e Bobo est l’écrivaine (À l’ombre du baobab, Les Notes mai 2020). À la premiĂšre personne, elle dĂ©taille sa vie brisĂ©e dont l’écriture est le refuge, raconte (parfois Ă  profusion) ses amours, ses enfants Fi et deux filles, ses amis bienveillants dont Till sa compagne, qui l’entourent. Elle se sĂ©pare des cendres de Fi : il est sa douleur enkystĂ©e, mais vivant en elle, insĂ©parable de ses lieux de rĂ©mission envisagĂ©s pour Ă©vacuer l’inenvisageable futur : la mer Ă  HawaĂŻ, un stage de mĂ©ditation approfondie en Alberta, silence et nature salvatrice toujours ! Ce deuil dissĂ©quĂ© jusqu’au fond de l’ñme, explorĂ©, est aussi un long cheminement vers la lumiĂšre, vers la vie, vers le soleil, vers une rĂ©flexion sur la fĂ©minitĂ©, la maternitĂ© qui doit se rĂ©inventer aprĂšs le drame. Ce roman – sans dialogue – exigeant, fougueux, puissant, exprimĂ© par une langue charnelle, vibrante, habitĂ©e, transmet au lecteur une bouleversante Ă©motion.  (A.C. et A.Be.)