Macbeth

Duncan, nouveau préfet de police d’une ancienne ville industrielle, souhaite libérer son territoire de la drogue, de la corruption et du crime. Il s’appuie sur Macbeth, commandant d’une unité d’intervention d’élite. Mais Lady, compagne de Macbeth, patronne de l’un des casinos de la ville, le pousse à assassiner Duncan pour prendre sa place. En proie au doute, cet ancien toxicomane replonge dans une dépendance qui nourrit sa folie meurtrière.   Jo Nesbø (Le fils, NB décembre 2015), choisit d’actualiser l’oeuvre de Shakespeare. Il construit son roman en conservant les noms et les psychologies des personnages de Macbeth et en mettant en scène conciliabules, alliances, doutes et hallucinations pour mieux faire ressortir les thèmes classiques de l’ambition, du pouvoir, de la trahison et de la vengeance, mais aussi du remords et de la folie. La décomposition de la ville, ses usines rouillées, sa pollution, son chômage et ses brumes sont le cadre de toutes les turpitudes. Les personnages, souvent marqués par un passé nourri d’humiliations et de drames, apparaissent dans toute leur ambivalente complexité. On peut cependant regretter la multiplicité des acteurs, ainsi que les trop nombreux retournements de situation, qui diluent l’intrigue et enlèvent de la force au texte et au suspense. (A.-M.G. et C.R.-P.)