Soudain, j’ai entendu la voix de l’eau

KAWAKAMI Hiromi

RyĂČ et Miyako, frĂšre et soeur, reviennent vivre dix ans aprĂšs la mort de leur mĂšre dans la maison de leur enfance, Ă  Tokyo. Elle Ă©tait autrefois entourĂ©e de riziĂšres, et si le jardin reste le domaine des fleurs et des oiseaux, la construction a Ă©tĂ© endommagĂ©e par des annĂ©es d’abandon. DĂ©sormais adultes – ils ont aujourd’hui dĂ©passĂ© l’ñge de leur mĂšre emportĂ©e par la maladie – RyĂČ et Miyako se souviennent de leur vie familiale. Des liens affectifs empreints de mystĂšre s’éclairent d’un nouveau jour.  De son Ă©criture limpide et subtile, Hiromi Kawakami (Les dix amours de Nishino, NB mai 2013) donne aux choses tĂ©nues du quotidien comme aux Ă©vĂ©nements graves une tonalitĂ© singuliĂšre. Par touches lĂ©gĂšres, elle relate l’histoire d’une famille qui gravite autour de la figure maternelle. Des non-dits, des silences et des questions sans rĂ©ponse continuent de flotter dans la conscience/inconscience de la narratrice. Saisons, lumiĂšres, saveurs, odeurs rĂ©veillent fugitivement le passĂ© et tissent la trame dĂ©licate du rĂ©cit. L’Ă©trangetĂ© des relations familiales fait partie de cet univers Ă©motionnel et feutrĂ© dont l’auteur a le secret et que l’on retrouve avec plaisir.  (P.H. et B.Bo.)