Captifs

BROOKS Kevin

EnlevĂ© par ruse, Linus se rĂ©veille au fond d’un bunker. Seul lien avec l’extĂ©rieur, un ascenseur qui descend et remonte quand la lumiĂšre s’allume et quand elle s’Ă©teint. Pas question d’y monter, on peut lui confier sa liste de besoins – parfois satisfaits. Un jour il s’ouvre sur une fillette. Suivent une carriĂ©riste affairĂ©e, un carrossier en manque de drogue, un homme replet en route vers la City, un vieil intellectuel malade. Les six chambres amĂ©nagĂ©es sont occupĂ©es. La vie s’organise, sous l’oeil impitoyable des camĂ©ras omniprĂ©sentes.  Linus suscite tout de suite la sympathie. À 16 ans, il vit dans la rue, fuyant un pĂšre trop occupĂ© de sa rĂ©ussite personnelle, dĂ©boussolĂ© par la mort de sa femme. L’ado revit des Ă©pisodes de sa vie en flash-back ponctuant les expĂ©riences de survie dans le sous-sol avec les autres membres de ce microcosme. La sensation d’Ă©touffement s’efface rĂ©guliĂšrement pour laisser place Ă  une interrogation lancinante. Qui tire les fils de ces marionnettes pathĂ©tiques, que Linus dote vite d’une majuscule : Il, Lui ? Quel est le sens de cet enfermement ? SĂ©questrĂ©s et lecteurs se retrouvent captifs d’une mĂȘme incomprĂ©hension tragique. (R.F. et A.-M.R)