Reproduction

CARVALHO Bernardo

AĂ©roport de SĂŁo Paulo. Une jeune Chinoise accompagnĂ©e d’une enfant est interpellĂ©e avant l’enregistrement du vol pour Shanghai. Un passager brĂ©silien, qui vient de reconnaĂźtre son ancienne professeur de chinois et tente d’engager la conversation, est conduit de son cĂŽtĂ© dans les locaux de la police. Il proteste maladroitement de son innocence. Brusquement, l’interrogatoire s’interrompt, le commissaire est appelĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. IntriguĂ©, le suspect colle l’oreille Ă  la cloison. Bernardo Carvalho (Le soleil se couche Ă  SĂŁo Paulo, NB aoĂ»t-septembre 2008) use d’un procĂ©dĂ© narratif original : les conversations Ă  deux constituent l’essentiel du rĂ©cit, mais une seule des voix est rapportĂ©e, il faut imaginer l’autre ! Le romancier malmĂšne ses personnages, les Ă©garant dans un invraisemblable imbroglio de rĂ©vĂ©lations et de manipulations Ă  tiroirs. La reproduction est le fil rouge du roman : copie, rĂ©pĂ©tition, similitude, dĂ©jĂ -vu, survie de l’espĂšce
 Une histoire de dĂ©shumanisation moderne dĂ©jantĂ©e oĂč les protagonistes se rĂ©vĂšlent finalement plus profonds que les pantins hystĂ©riques, paranoĂŻaques ou masochistes des premiĂšres pages. Tour de force littĂ©raire vertigineux, virtuose, mais qui requiert patience et confiance de la part des lecteurs les plus endurants. (T.R. et N.C.D.)