Les hommes n’appartiennent pas au ciel

CAMARNEIRO Nuno

En mai 1910, le ciel s’embrase au passage de la comĂšte de Halley : certains croient Ă  la fin du monde, d’autres deviennent fous. Pas tous. Karl, jeune Ă©migrant laveur de vitres Ă  New York, se blesse stupidement ; sans ressources, il est accueilli dans un bordel. À Buenos Aires, Jorge, enfant sensible et imaginatif, se rĂ©fugie dans la lecture pour Ă©chapper au harcĂšlement d’un camarade d’Ă©cole. Fernando revient vivre Ă  Lisbonne ; jeune homme triste et misanthrope, il s’abrutit le jour dans un travail de bureau sans intĂ©rĂȘt et Ă©crit de la poĂ©sie le soir.  Trois villes, trois dĂ©racinements, trois apprentissages de la vie. Dans ce premier roman prometteur, le jeune Ă©crivain portugais dĂ©roule trois rĂ©cits parallĂšles, dĂ©coupĂ©s en trĂšs courts chapitres qui nous transportent en va-et-vient d’un cĂŽtĂ© Ă  l’autre de l’Atlantique. On reconnaĂźt vite les immenses Borges et Pessoa dans les premiers Ă©pisodes d’enfance et d’adolescence marquĂ©s par l’imagination et le besoin d’inventer des mondes. DerriĂšre le troisiĂšme personnage, Kafka se profile par le biais du hĂ©ros malmenĂ© de son premier roman inachevĂ©. Loin de l’exercice de style, cet hommage fervent Ă  la littĂ©rature touche par sa force d’évocation, sa poĂ©sie et l’originalitĂ© de sa construction.