Volga, Volga

JERGOVIĆ Miljenko

Dzelal, bosniaque, est chauffeur civil pour l’ArmĂ©e populaire yougoslave. Il se rend tous les vendredis Ă  Livno, au volant de sa Volga, pour la priĂšre musulmane. HabitĂ© par la tristesse et la solitude, il n’a pourtant pas toujours Ă©tĂ© croyant. Il a cherchĂ© auprĂšs de quelques hommes une autoritĂ© et une amitiĂ© qui le dĂ©livreraient. Qui est-il vraiment ? Quel est son passĂ© ? Que sont devenus ses parents, puis sa femme et sa petite fille ? Une enquĂȘte menĂ©e Ă  la suite d’un drame tente de le dĂ©couvrir. Comme dans ses prĂ©cĂ©dents romans (Ruta Tannenbaum, NB avril 2012), Miljenko Jergović mĂȘle intimement destins individuels et convulsions politiques et ethniques endurĂ©es par l’ex-Yougoslavie. Le rĂ©cit, allusif d’abord, dessine le portrait intime d’un homme seul et blessĂ© puis, dans un dossier labyrinthique, cherche Ă  reconstituer son histoire, de la guerre Ă  la fin des annĂ©es quatre-vingt, dans un pays perpĂ©tuellement traversĂ© de troubles et de violences. Mais la vĂ©ritĂ© historique des faits comme celle secrĂšte des hommes ne se laissent pas apprĂ©hender facilement
 Il faut accepter de se perdre parfois dans ces mĂ©andres subtils, pour ĂȘtre saisi, grĂące Ă  la finesse de l’écriture, par la profondeur obscure des Ăąmes et des nations. (A.Le. et M.Bo.)