Englebert des collines

HATZFELD Jean

Longtemps aprĂšs le gĂ©nocide des Tutsis, en 1994 au Rwanda, Englebert se souvient. Sa famille habitait les collines proches de Nyamata. Enfant brillant, il a fait de bonnes Ă©tudes, a occupĂ© des postes importants et parle plusieurs langues. À deux reprises, il a perdu son travail du fait de son ethnie. RĂ©fugiĂ© sur les terres familiales, il voit arriver ses voisins Hutus, armĂ©s de machettes ; cachĂ© dans les marais, pendant plus d’un mois, il assiste aux exĂ©cutions sanglantes et Ă  la disparition des siens. Survivant par chance, il arpente les rues, interpellant les passants, Ă  la recherche de « boissons ». C’est le tĂ©moignage d’un rescapĂ©, Ă©crit Ă  la premiĂšre personne et recueilli par Jean Hatzfeld ; il complĂšte les trois ouvrages consacrĂ©s au drame rwandais dont Une saison de machettes (NB octobre 2003). Il montre la dĂ©solation et la dĂ©tresse absolue qui ont suivi le gĂ©nocide (cinquante deux mille morts localement), et l’impossibilitĂ© pour certains de reprendre le cours normal de leur vie. Sans pathos, ce beau rĂ©cit Ă©voque la destruction irrĂ©mĂ©diable d’un homme qui marche avec une Ă©nergie dĂ©sespĂ©rĂ©e, et pourtant joyeuse, pour fuir ses souvenirs.