Lune l’envers

BLUTCH

Les dirigeants de la sociĂ©tĂ© MEDIA MONDIA s’impatientent : le Nouveau Nouveau Testament doit ĂȘtre Ă©ditĂ© d’urgence. L’humanitĂ© ne pourra passer une annĂ©e supplĂ©mentaire sans lui ! Celui qui Ă©tait chargĂ© de la rĂ©alisation de cette BD, Lantz, frappĂ© du syndrome de la page blanche, doit donc ĂȘtre Ă©cartĂ© et remplacĂ©. Ce sera une machine, EURIDICE, qui dĂ©tecte le talent susceptible d’assurer la suite du feuilleton. Celle qui est choisie, Liebling, est la maĂźtresse d’un jeune amateur de BD, un certain Lantz. Le rĂ©cit propose Ă  cet instant une collision temporelle, difficile Ă  assimiler par le lecteur, plongĂ© simultanĂ©ment dans le monde d’il y a 25 ans et celui d’aujourd’hui. Il est ainsi confrontĂ© Ă  deux Lantz, un de 20 ans et un autre de 45 ans, ainsi qu’à deux Liebling.

S’il est une chose au moins qu’on aura comprise, c’est que, avec cette histoire futuriste, Blutch s’amuse. Il mystifie d’abord le lecteur par l’effort mental important qu’il lui demande. Il se fait plaisir en se mettant lui-mĂȘme en scĂšne dans cette fable abracadabrante dominĂ©e par le surrĂ©alisme et le non sens. Enfin il jubile Ă  travers ses dessins dĂ©contractĂ©s et nonchalants qui dĂ©crivent un monde foutraque plein d’imagination.