Lazarus

DADOUN Emanuel

Un tueur en sĂ©rie nommĂ© Piquier sĂ©vit, errant de ville en ville, sans logique apparente. À chaque cadavre, il dĂ©coupe un doigt. D’une tristesse implacable, il obĂ©it Ă  une voix impĂ©rieuse qui s’insinue dans ses pensĂ©es, entre les pertes de conscience et les flash du passĂ©. Sur ses traces, l’inspecteur Kowalski cherche des indices dans une enquĂȘte de plus en plus dĂ©routante, oĂč le tueur serait le sosie d’un mort (mystĂ©rieusement effacĂ© des fichiers informatiques) et laisse des messages Ă  ses poursuivants. Et quel est cet inquiĂ©tant Indien en poncho, qui semble tirer les ficelles depuis le Mexique?

 

La narration, par une alternance rapide, entretient habilement le suspense, renforçant le sentiment que le meurtrier (accompagnĂ© du lecteur) a toujours une longueur d’avance sur la police. Les piĂšces du puzzle se dĂ©voilent par petites touches, et chamanisme et surnaturel s’imposent doucement. L’Ă©criture, d’une qualitĂ© rare pour un roman policier, joint l’efficacitĂ© Ă  une sensibilitĂ© poĂ©tique affirmĂ©e (parfois un peu gratuite). Par son attention aux dĂ©tails, aux vibrations, cahots et dĂ©tresses de la vie, elle offre un supplĂ©ment d’Ăąme au roman. Une fin lĂ©gĂšrement dĂ©cevante n’altĂšre pas le plaisir et les frissons Ă©prouvĂ©s lors de cette odyssĂ©e macabre hors du commun, qui maintient entre rĂ©pulsion et fascination.