Une vie sur le Bosphore

ORGA Irfan

La famille du petit Irfan Orga Ă©tait heureuse et prospĂšre avant la premiĂšre guerre mondiale, puis tout s’est effondrĂ©. Le pĂšre, mobilisĂ©, est mort et les malheurs se sont succĂ©dĂ©s : incendie de la maison, ruine totale, maladies. Dans le chaos gĂ©nĂ©ralisĂ© provoquĂ© par la dĂ©faite et la chute de l’empire ottoman, sa mĂšre et sa tyrannique grand-mĂšre, hĂ©roĂŻques, ont rĂ©ussi Ă  nourrir et Ă©duquer les trois enfants. La vieille femme a rĂ©sistĂ©, mais la trop jeune veuve a perdu son Ă©quilibre mental.

 

Ces mĂ©moires ont paru pour la premiĂšre fois en 1950 en Angleterre oĂč Irfan Orga, officier aviateur, mort en 1970, s’est rĂ©fugiĂ© en 1942. Son fils en publie la traduction française. La fraĂźcheur des souvenirs de la petite enfance, le rĂ©cit des dures annĂ©es de jeunesse, les magnifiques portraits de deux femmes issues d’un milieu traditionnel projetĂ©es dans la tourmente en font un tĂ©moignage bouleversant. Les souffrances endurĂ©es par une population victime de gouvernants criminels restent largement mĂ©connues en France, alors en guerre contre la Turquie de ces annĂ©es noires.