Virginia Woolf

FORRESTER Viviane

Essayiste (cf. Le Crime occidental, NB octobre 2004), Viviane Forrester est familiĂšre de l’oeuvre de Virginia Woolf. À la lumiĂšre de ses journaux et correspondances, des Ă©changes Ă©pistolaires des proches, elle saisit le portrait de l’auteure anglaise sous un nouveau jour. Certes Viviane Forrester n’innove pas en dĂ©crivant une jeune femme fragilisĂ©e par la mort de sa mĂšre et une succession de deuils pendant son adolescence, vivant les Ă©vĂ©nements avec fiĂšvre et inquiĂ©tude. Virginia attend un baume du mariage, mais Leonard Woolf l’épouse pour assurer sa propre situation. Viviane Forrester arrache alors le masque du mari qui, pĂ©tri de troubles et frustrations, se construit une image irrĂ©prochable en dĂ©nonçant la folie de sa femme tout en l’entourant d’infinies prĂ©venances aliĂ©nantes. Virginia Ă©touffe. Cependant, elle Ă©crit, confortĂ©e par ses succĂšs littĂ©raires, reste vive, engagĂ©e, piquante, avant que la solitude ne la conduise au suicide par noyade en 1941.

 

Cette rĂ©futation de la folie de la romanciĂšre s’avĂšre crĂ©dible, mais elle agace avec le portrait Ă  charge qu’elle fait de Leonard Woolf et, pour expliquer la romanciĂšre, son utilisation de la psychanalyse, dĂ©jĂ  soulignĂ©e dans Van Gogh ou l’enterrement des blĂ©s (NB janvier 1983).