Plus de place pour enterrer nos morts

Afghanistan, 2002. Un soldat américain capturé – le narrateur – est enfermé dans un asile d’aliénés en ruines. L’ensemble du livre s’y déroule, long monologue coupé d’épisodes évoquant le passé de ses compagnons, les rêves atroces du narrateur. Impossible de s’échapper alors que le lieu est bombardé, pillé, les femmes sont violées, les hommes et les enfants tués. Pourtant la vie continue dans la précarité d’une misère croissante. Les pensionnaires de l’asile sont plus traumatisés que fous, et dans le journal que tient l’Américain, dont l’état mental se dégrade à force de creuser des tombes, se trouve leur histoire.  La détresse décrite serre le coeur, car elle est sans limites, mais les personnages ont la passion de la vie. Écrite avec la vigueur d’un cri d’indignation sans fin, c’est l’évocation sanglante d’un monde en décomposition.