Les figurants

SHIMONI Youval

&

 

Pendant que le gardien s’affaire avec une putain, un Ă©tudiant des Beaux-Arts fait subrepticement entrer dans une morgue trois clochards, Ă  titre de modĂšles, pour rĂ©aliser une version contemporaine de « La dĂ©ploration du Christ » de Mantegna (XVe siĂšcle) ; l’un d’eux couchĂ© dans un tiroir reprĂ©sente le Christ. Pendant la sĂ©ance de pose, le jeune peintre et les clochards dĂ©veloppent un long dialogue oĂč se mĂ©langent le rĂ©cit de leur dĂ©gradation sociale, du jour oĂč ils perdirent travail et toit, et l’Ă©vocation d’une ancienne passion amoureuse du mendiant ivre. D’un flux inĂ©puisable de paroles et de souvenirs, resurgit leur passĂ© embelli, puis leur descente irrĂ©mĂ©diable aux enfers.

 

TissĂ© de digressions incessantes et d’une multiplicitĂ© de dĂ©tails dĂ©sagrĂ©ables, ce roman n’est pas facile Ă  apprĂ©hender. Cependant, certaines pages ne manquent pas de souffle et l’auteur manie un style Ă©vocateur. Mais pourquoi Ă©diter un livre constituĂ© du deuxiĂšme chapitre de Tiroirs, publiĂ© en 2004 ?