La danse des grands-mères : sur la jeunesse de l’âge mûr et la maturité de la jeunesse

ESTÉS Clarissa Pinkola

Était-ce une coutume hongroise ? La légende raconte que, pour mettre à l’épreuve le nouveau marié au soir des noces, les grand-mères dansaient à tour de rôle avec lui jusqu’à le mener à l’épuisement alors qu’elles mêmes restaient fièrement gaillardes. À l’aide de contes de ce genre, l’auteure, psychanalyste et conteuse célèbre aux États-Unis (Femmes qui courent avec les loups, NB février 1997), compose un pot pourri, souvent poétique, à la gloire de celles qui savent vieillir tout en construisant l’avenir du monde. Sages et fortes, elles incarnent le renouveau, comme, dans la forêt, autour des arbres abattus, poussent de nombreux rejets. Pour clore cet hymne au grand âge féminin, en pastiche de la prière universelle de la messe catholique, grands-mères et tantes sont invoquées, en litanie glorieuse et quasiment exhaustive, en plusieurs langues et sous les multiples facettes de la sagesse et de l’expérience féminine ! Une façon un peu moralisatrice de battre en brèche le jeunisme ambiant.