C’est toute une ville qui retient son souffle quand la Doucile dĂ©borde, menaçant l’usine qui emploie ses habitants. Rudi, Dallas, Franck et Lorquin, tous ceux de la maintenance, vont se battre pour elle. Deux ans plus tard, dans une rĂ©gion dĂ©jĂ sinistrĂ©e et malgrĂ© l’optimisation de la production, le verdict tombe : la Kos est liquidĂ©e. DĂ©brayage, occupation, sĂ©questration, manifestation, quand tout demeure inutile, il reste la menace⊠Mais un emploi vaut-il une vie ? Avec empathie, Mordillat rapporte au quotidien la rĂ©alitĂ© ouvriĂšre : l’usine, le plan social, les traites, le manque de loisirs, la fatigue et les engueulades. Il n’oublie ni les blagues, ni l’amitiĂ© qui soudent les hommes, encore moins la bravoure des femmes. C’est rapide comme l’eau qui monte, implacable comme une restructuration, inexorable, humain. C’est un roman vĂ©ritable, avec des histoires, des personnages, des amours, des secrets. Il y a de la colĂšre et du dĂ©sespoir, il y a le courage d’hommes et de femmes en lutte pour leur survie. AprĂšs le lĂ©ger Comment calmer M. Blake (NB mars 2002), l’auteur Ă©crit un roman intelligent, passionnĂ© et gĂ©nĂ©reux.
Les Vivants et les Morts.
MORDILLAT Gérard
