Un automne de Flaubert

En 1875 Flaubert a cinquante-trois ans. Affaibli physiquement et tourmenté par des soucis financiers, il va passer quelque temps à Concarneau dans une modeste pension. Avec deux amis du Musée d’Histoire Naturelle de Rouen, il se promène, se baigne, s’intéresse à ce qui l’entoure et décide de se remettre à l’écriture pour savoir « s’il est encore capable de faire une phrase ». Il s’attaque alors à la rédaction d’un conte médiéval inspiré de la légende de Julien l’Hospitalier.  Ce nouveau roman d’Alexandre Postel (Les deux pigeons, NB novembre 2016) aborde un moment délicat de la vie de Flaubert, avec beaucoup de sensibilité et, peut-être plus encore, d’imagination. Mais c’est un Flaubert vu par le petit bout de la lorgnette, avec ses faiblesses, ses problèmes physiques, son féroce appétit ou son inquiétude concernant sa renommée. Le style est riche, assez recherché et cela ajoute à la lenteur du récit qui, dans la deuxième moitié du livre devient passablement ennuyeux lorsqu’il est question d’expériences scientifiques à partir de dissections de poissons mais beaucoup plus intéressant lorsque l’on suit l’écrivain quand il recherche, avec autant d’exigence que de passion, le mot juste !  (J.M. et M.-N.P.)