Avant que j’oublie

Quand Anne apprend la mort de Jean-Pierre, ce père taiseux, abîmé par l’alcool et violent, il lui faut assumer toutes les étapes d’une disparition, de l’enterrement au tri des affaires qui encombrent la maison familiale de Carrières-sous-Poissy. Elle se remémore les dernières années de vie d’un colosse devenu unijambiste, redécouvre peu à peu sa véritable personnalité et essaie de renouer les liens avec un frère ombrageux.  Dans ce premier roman, indéniablement autobiographique, Anne Pauly tente de comprendre son père, un homme complexe, en apparence bourru, maladroit voire brutal avec les siens et cependant attiré par la spiritualité orientale et la poésie japonaise. Elle reconstitue une partie de son histoire et comprend mieux la dure condition de ceux à qui l’école n’a pas donné la chance de s’élever socialement. Elle fait la douloureuse expérience du deuil, soutenue par sa compagne. Privée de la figure d’un père, elle doit trouver la force de rebondir dans une société où le mariage pour tous déchaîne les passions. Ce premier roman traite un thème très souvent abordé mais retient l’attention par le rythme enlevé, l’écriture parfois agréablement déjantée, et les flèches ironiques sur notre société et le monde comme il va. (A.K. et A.-M.D.)