Yo-yo

SIGURDARDÓTTIR Steinunn

Berlin. Martin Montag est un jeune oncologue talentueux et plein d’humour ; quand il parle de lui, il utilise quelquefois la troisiĂšme personne ! Petra, une ravissante infirmiĂšre, partage sa vie. Pourtant, Martin ne veut pas d’enfant car il est « pĂ©dophobe ». Il devient l’ami d’un autre Martin, français, ex-vagabond, atteint d’un cancer. Un jour, dĂ©barque dans son cabinet un patient souffrant d’une tumeur dont la forme lui fait penser Ă  un yo-yo rouge, associĂ© immĂ©diatement Ă  une blessure d’enfance personnelle. Cent soixante pages Ă  l’écriture minimaliste expriment l’indicible et Ă©voquent le destin fracassĂ© et bouleversant de deux victimes : le narrateur et son double en amitiĂ©. Amoureuse de Paris, habitant Ă  prĂ©sent Berlin, la talentueuse Steinunn SigurdardĂłttir (Cent portes battant aux quatre vents, NB mars 2011) dĂ©peint ces villes avec talent. Le style, trĂšs original, un peu dĂ©routant au dĂ©but, s’avĂšre efficace et poĂ©tique : de courtes phrases, des dialogues sans guillemets, une apparente lĂ©gĂšretĂ© dans la description de faits anodins pour mieux dĂ©busquer le mal et la souffrance. L’art et la maniĂšre de dĂ©noncer les ravages de la pĂ©dophilie. Un exercice saisissant !