Wizzywig. Portrait d’un hacker en série

PISKOR Ed

Pas de pitié pour Kevin. Souffre-douleur de son école, il ne manque pourtant pas de cordes à son arc : il sait escroquer le marchand de pizzas, voyager sans payer ou bricoler les matériels électroniques. Doué de l’oreille absolue, il peut imiter en sifflant la tonalité qui donne accès aux communications à longue distance. Un peu plus tard, il trouve une ficelle pour gagner à tous les coups aux jeux de la télévision et apprend à pénétrer dans les messageries. En piratant la base de données de la compagnie de téléphone, il constate que son poste a été mis sur écoute ; il entre en clandestinité. Pourtant, il sera pris et passera de longues années en prison avant d’être jugé. À sa libération, il lui sera interdit d’approcher tout ce qui ressemble de près ou de loin à un appareil électronique. Alors, comment retrouver un travail ?

Cet épais récit échappe à la monotonie grâce à un découpage serré, faisant intervenir des changements de point de vue et de style. Les différentes filouteries du héros sont décortiquées avec soin dans un langage accessible au commun des mortels. Un dessin en noir et blanc, légèrement ombré de gris, fait évoluer au fil des ans le personnage du hacker, tout en lui conservant ses traits caractéristiques, son air de faux naïf et son comportement monomaniaque. En refermant le livre, on porte un nouveau regard sur son ordinateur !