Voyageur malgré lui

TRAN HUY Minh

Line parcourt le monde pour enregistrer des sons. À New York elle découvre par hasard la vie d’Albert Dadas, né en 1860, premier cas attesté de « folie du fugueur ». Elle fait un rapprochement avec son oncle Thinh, Samia la jeune athlète somalienne devenue célèbre aux JO de Pékin, et Hoai une cousine : eux aussi ont dû voyager loin, pour sauver leur vie… Enfin son père, qui ne parlait jamais de lui, accepte d’évoquer son passé et celui de sa famille pendant la guerre et la prise du pouvoir par les communistes. Comme son héroïne, Minh Tran Huy (La double vie d’Anna Song, NB septembre 2009) est née en France de parents vietnamiens. Elle raconte avec sensibilité des histoires qui n’ont pas de lien entre elles autre que le cheminement de sa pensée. À travers la voix d’un père – à l’image du sien ? – elle rend hommage à une famille dont la plupart des membres a péri tragiquement ou misérablement. Un roman à l’écriture fluide, agréable à lire, qui commence avec un personnage original et quasi inconnu, mais qui manque ensuite d’une colonne vertébrale solide.