Voici les noms

WIERINGA Tommy

Pontus Beg, policier d’âge mur, dirige le commissariat de Michaïlopol, petite ville située non loin d’une frontière, près de la mer Caspienne, où règne la corruption. D’autre part, un groupe de misérables émigrants, d’origines diverses, erre dans une steppe glacée. Parmi eux, une femme que les hommes se partagent, un jeune garçon, et un mystérieux Éthiopien que les autres méprisent. Ils ont été trompés par un passeur : embarqués dans un camion, débarqués après une supposée frontière, mais, en fait, près de leur point de départ. Après des mois d’épreuves, les survivants arrivent à Michaïlopol dans un état déplorable… Ce roman, traduit du néerlandais, juxtapose deux histoires a priori sans liens : celle d’un homme à la recherche de son identité juive, et l’errance terrible et affamée de migrants envoyés à la mort par des escrocs. Tommy Wieringa (La Maison engloutie, NB mai 2012) peint avec un réalisme impressionnant des existences déracinées, sans passé et sans perspectives. Son écriture sensible a une grande puissance d’évocation et ses héros prennent un relief saisissant. Mais la construction de l’ouvrage ne convainc pas vraiment. Des longueurs, et une conclusion étrange qui laisse le lecteur perplexe.(D.C. et C.Bl.)