Une vie après l’autre

ATKINSON Kate

Ursula Todd naît en 1910 : étranglée par le cordon ombilical, elle est sauvée in extremis. Père banquier, mère dévouée à ses cinq enfants, belle propriété au nord de Londres. Mais Ursula va, plusieurs fois encore, se voir mourir et revenir aussitôt à la vie. Parfois, elle agit contre sa propre volonté, instrument d’un destin mystérieux… Va-t-elle devenir l’amie d’Eva Braun au cours d’un séjour linguistique à Munich ? Tuer Hitler et être tuée, connaître la guerre à Berlin et au même moment à Londres ? Rester célibataire ou connaître plusieurs maris, et plus d’amants encore ? 

Étrange roman qui s’interroge sur la destinée de chacun. Pourquoi, à un moment crucial, telle ou telle orientation s’est-elle imposée quand d’autres étaient tout aussi possibles et tenaient à presque rien ? Cependant le lecteur, un peu déconcerté au début, est vite entraîné dans un récit émouvant, brillant et vertigineux. Si chronologie et logique sont sans cesse remises en cause, les titres très clairs des chapitres sont un guide précieux. Kate Atkinson (Parti tôt, pris mon chien, NB janvier 2011) a un tel talent pour faire vivre ses personnages, même très secondaires, qu’on en redemanderait presque, dans une histoire sans fin…(C.-M.M. et M.-C.A.)