Une âme perdue

ARPINO Giovanni

Turin, dans les années soixante. Tino, dix-sept ans, orphelin et pensionnaire, vient y passer son bac et se réjouit de découvrir la ville. Très vite, elle le déçoit et le met mal à l’aise. Il est hébergé chez son oncle et sa tante, couple mal assorti et bizarre, dans un appartement qui l’est plus encore. La vieille servante, omniprésente et râleuse, en dit trop mais moins qu’elle n’en sait, et surtout, à l’étage interdit, dans une chambre isolée, fermée à triple tour, vit le frère de l’oncle, un fou que personne n’a le droit de voir.

 

Tino est le narrateur de cette étrange histoire de famille. Naïf, complexé, oppressé, angoissé, il note ce qu’il voit, ce qu’il sent, ce qu’il craint… avec autant de précision que de subjectivité. Cette bourgeoisie respectable et policée ne recèle-t-elle pas des abîmes insondables et des secrets inavouables ? La nuit lui apportera plus de révélations qu’il n’en souhaitait. Pas de fioritures dans ce récit précis, au langage incisif, qui sait faire monter l’inquiétude et la peur – et qui tient ses promesses. L’auteur, curieusement peu connu en France, a écrit Parfum de femme à l’origine d’un film célèbre.