Un mal sans remède

CABALLERO Antonio

Le jour de ses trente et un ans, du plus profond de son lit, Ignacio Escobar médite : veut-il mourir jeune comme Rimbaud ? Mais la vie reprend le dessus alors qu’il voudrait se laisser absorber par l’univers, doucement, sans bruit. Ignacio passe son temps à dormir, à rêver, à écouter le temps passer, à composer des poèmes. Il fait le désespoir de ses proches par son manque de volonté et d’engagement. Fina, sa compagne, veut un enfant, lui non. Fina quitte la maison. Parti à sa recherche, Ignacio s’enfonce dans la nuit noire et pluvieuse de Bogotá, happé dans une spirale infernale où se mêlent politique, armée, corruption, enlèvement. Que reste t-il du poète, de la difficulté d’écrire et d’être compris ?

 

Antonio Caballero réussit un tour de force : prendre un anti-héros partagé entre une famille puissante et réactionnaire et des amis révolutionnaires, et l’entraîner dans les situations qu’il s’efforçait d’éviter. Les errances du poète permettent à l’auteur de dépeindre sa ville de Bogotá, sale, violente, ses nuits au goût de sexe, de drogue et de musique. D’une écriture réaliste, Antonio Caballero livre un premier roman foisonnant, picaresque, riche en réflexions sur la société colombienne sans jamais l’écorcher car le ton est détaché et l’humour sous-jacent.