Un écrivain

ARCELIN Laure

Alexandre est un écrivain modeste, ami de son éditeur. En revanche il est peu considéré par le fils de ce dernier, un gestionnaire plus sensible au chiffre d’affaire qu’à la littérature. Soudain, Alexandre remporte le Prix Goncourt puis, dans la foulée, le Renaudot, grâce au personnage qu’il a créé et dont le grand public s’entiche. Ce succès n’est pas de son goût, il fait tout pour s’y dérober. Non sans risque.   Quel rapport un romancier entretient-il avec ses personnages ? Doit-il garder la liberté de disposer de leur sort, les faire éventuellement disparaître pour passer à autre chose si tel est son désir ou si l’assimilation persistante de lui-même à son héros l’importune ? Doit-il au contraire céder à la pression et poursuivre dans la même veine pour satisfaire l’attente de ses lecteurs ? Le dilemme est traité avec bonne humeur par Laure Arcelin dans un premier roman qui aborde l’un après l’autre les clichés les plus éprouvés : le snobisme et la cruauté du milieu littéraire, la cuisine des éditeurs autour des prix, le harcèlement médiatique… Et, face à cela, la hantise de la page blanche chez un créateur trop influençable. Une fable germanopratine un peu mince mais distrayante et sans prétention.  (A.Lec. et B.T.)