Un candide à sa fenêtre : dégagements II

DEBRAY Régis

Le regard acéré de Régis Debray sur le monde tel qu’il va est toujours réjouissant. Dans ses dernières chroniques (Dégagements, NB avril 2010), groupées sous quelques têtes de chapitres aux frontières souvent floues – Frances, Mondes, Politiques, Philosophies, Arts et Littératures –, le philosophe « médialogue » se défoule avec le même brio sur les heurs et malheurs du temps présent, glissant parfois un oeil nostalgique vers le passé. Les sujets de ce professionnel de la déploration sont inépuisables. Problèmes mondiaux, faits de société ou courants de pensée, notre pompier de service « aigrivain » est sur tous les fronts où il projette son flot de rhétorique. C’est fort bien écrit, brillant, astucieux, délicieusement iconoclaste, pétri de culture, traversé de personnages célèbres (d’où émergent quelques favoris). Mais il est à parier que tout un chacun aura du mal à se frayer un chemin dans ce dédale foisonnant, pour le moins brouillon.