Un appétit féroce

SNYDER Laurel

Un matin, le petit Léo se réveille transformé en lion. Poussé par son appétit insatiable, il avale tout rond sa mère puis un passant et son chien et tout commerçant de bouche sur son passage ! Malgré tout, son estomac persiste à crier famine tandis qu’il croise un ours en chemin…  Désir de dévoration, fureur et espièglerie font de Léo un cousin assumé des enfants de l’univers de Maurice Sendak auquel auteure et illustrateur dédient cette aventure en postface. D’une facture classique, l’intensité de la dévoration fonctionne en escalade pour ensuite revenir progressivement à l’apaisement. Cocasse et entier comme Max et Rosie, Léo ré-enchante son quotidien en sublimant son trop plein d’énergie. Son regard, un peu dépassé et gêné, trahit l’ambivalence de sa gloutonnerie et contribue au comique de situation. Le trait est d’une grande douceur, rehaussé d’une teinte sépia. Sans avoir la force de la touche Sendak ou en proposer une relecture audacieuse, la fureur de Léo se savoure avec plaisir. (P.E.)