Tsukishi

SHIMAZAKI Aki

Bien qu’amoureuse et enceinte d’un autre, la narratrice se marie avec Takashi, le beau et riche hĂ©ritier d’une grosse banque japonaise. La vie est agrĂ©able, facile. Takashi est un mari parfait, charmant, dĂ©licat, prĂ©venant, et leur fille s’épanouit entre l’équitation et le violon. Lors d’une fĂȘte de famille, la narratrice se rapproche de Mme Matsuo, une femme dont elle voudrait devenir l’amie. Au cours d’une journĂ©e de visite Ă  Yokohama, Mme Matsuo lui apprend que son mari est bisexuel.  Plus que l’intrigue, ce qui frappe c’est le ton tout en retenue, presque convenu, la succession de faits insignifiants, l’atmosphĂšre compassĂ©e et la lenteur du rĂ©cit. Trop beau pour ĂȘtre vrai : trop policĂ©, trop conforme Ă  l’idĂ©e que l’on se fait de l’éducation japonaise pour ne pas annoncer la brutalitĂ© d’un drame Ă  venir. La force du roman rĂ©side dans la tension entre un style, tranquille et doux, et une vie qui s’écroule. Une fois encore, aprĂšs Tonbo (NB juin 2011), l’auteur dĂ©nonce le jeu des apparences et la violence des lois sociales japonaises.