Tous les héros s’appellent Phénix

ROYER Jérémie

Phénix et sa petit soeur Sacha vivent avec leur mère Erika, souvent absente. Leur père est parti en voyage depuis plusieurs mois. Le prof principal de Phénix, Jessup Smith, s’intéresse à la famille. Il devient proche d’Erika, au point de s’installer avec elle. Mais s’il sait être charmant, il a ses côtés sombres et autoritaires, qui ressortent de plus en plus contre l’adolescente. Parallèlement Phénix s’est rapprochée de Merlin, beau comme Gatsby le magnifique… et vraiment gentil, lui. Mais Jessup affermit son emprise destructrice sur les deux sœurs.

La BD avance au rythme tranquille d’une chronique qui, d’abord chaleureuse et souriante, avec des rencontres qui paraissent belles (malgré quelques indices de dysfonctionnement), s’assombrit au fil des mois. Le dessin insère des éléments de décors nord-américains, des scènes dans la nature qui sont des respirations au milieu des interactions humaines, troubles et complexes, tout en leur faisant écho. Pas ou peu de psychologie ni d’explications, on ne saura rien de la raison de l’absence du père, du rythme de vie de la mère, du comportement pathologique du « parâtre ». Émouvant, prenant, l’album montre bien l’enfermement mental des sœurs, Phénix en tête, et leur peur croissante. (M.D.)