Sincères condoléances

JEPSEN Erling

Pour se délivrer de son étrange famille, Allan, auteur dramatique reconnu, en fait le sujet de son oeuvre. La mort de son père – laitier et grand faiseur d’éloges funèbres – le ramène, après des années d’absence, dans son Jutland natal encore arriéré. De sanglants règlements de comptes familiaux sèment le doute sur la disparition de ce géniteur honni et dépravé : la suspicion n’épargne personne. Les souvenirs racontent l’enfance trouble, les objets parlent et une expédition macabre clôt le séjour d’un homme tourmenté par tant d’incertitudes.

 

Les acteurs de L’art de pleurer en choeur (NB mai 2010) se retrouvent dans cette histoire angoissante où se mêlent faits avérés et imaginés, où des situations sordides et grotesques accompagnent la douleur d’un enfant à la recherche de l’amour paternel. Malgré quelques longueurs, l’auteur fait évoluer avec habileté et rigueur des personnages au caractère bien trempé dans une intrigue diabolique. La langue claire, précise, dessine avec dérision un monde de ressentiments et de perversité.