Shakespeare : antibiographie

BRYSON Bill

L’objectif de l’auteur est clair : « Prendre la mesure de ce que les archives nous apprennent sur Shakespeare. » Or, ce dernier n’a laissĂ© que quatorze mots manuscrits, dont quatre signatures, orthographiĂ©es diffĂ©remment. Et son nom n’apparaĂźt que dans quelques actes notariĂ©s et d’état civil. C’est peu ! Mais certains auteurs Ă  l’imagination fertile n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  Ă©chafauder des biographies dĂ©taillĂ©es et fantaisistes. Bill Bryson, lui, s’en tient aux donnĂ©es indiscutables et Ă  quelques tĂ©moignages fiables de contemporains. Pour le reste, il expose les diverses allĂ©gations ou suppositions qui ont Ă©tĂ© Ă©mises. L’auteur fait revivre la sociĂ©tĂ© dans laquelle le barde de Stratford-upon-Avon a Ă©voluĂ©, ainsi que le thĂ©Ăątre Ă©lisabĂ©thain avec Marlowe, Fletcher et d’autres, qui connut une brillante apogĂ©e autour de 1600. Est aussi Ă©voquĂ© le travail d’experts qui ont analysĂ© les oeuvres de Shakespeare, sauvĂ©es de l’oubli par le fameux Folio de 1623, et tentĂ© de percer le sens de vers mystĂ©rieux. Bill Bryson, auteur Ă©clectique (Bill the kid : ma fabuleuse enfance dans l’AmĂ©rique des annĂ©es 1950, NB septembre 2009), fait preuve d’une Ă©rudition dĂ©contractĂ©e et jamais ennuyeuse. C’est sur un ton plaisant et parfois ironique qu’il dĂ©veloppe son propos Ă©maillĂ© d’anecdotes souvent savoureuses.