Ses yeux bleus

Bibliothécaire dans une petite ville de Suède, Raili passe ses vacances d’été dans un chalet au bord d’un lac en forêt. Quelques familles résident à proximité. Afin de combattre d’insupportables migraines, elle prend un antalgique puissant ; elle sort prendre l’air et se perd dans des bois qu’elle connaît pourtant parfaitement, avec le sentiment terrifiant d’être suivie. Olofsson, son voisin, a connu la même expérience. On le retrouve noyé, ajoutant un drame de plus à ce lieu qui semble maudit.  C’est l’originalité de la narratrice qui anime ce énième avatar du thriller nordique. Jeune, célibataire, l’héroïne est d’un naturel déconcertant. Prosaïque, elle allie le sens pratique et le dynamisme têtu prêté aux gens du Nord à une liberté d’initiative qui n’appartient qu’à elle. Elle se lance seule, tête baissée, confiant un compte rendu précis de ses observations à une amie, dans une enquête qui ressemble à du bricolage d’adolescente immature. L’effet est plutôt sympathique. Forêt, lacs, orages et magie noire ajoutent un attrait exotique à ce scénario vivant sinon clair. Malheureusement la multiplicité des noms de lieux-dits ou de personnages, difficiles à mémoriser, brouillent des pistes déjà confuses. Le charme demeure, mais l’attention nécessaire pour suivre se mérite. (A.Lec. et M.M.)