Séquelles ordinaires

PARADISI Éric

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Luca traduit des romans et sort peu de chez lui si ce n’est pour se rendre au café où il a ses habitudes. Marie l’a quitté, lui laissant la garde alternée de leur chien qu’il va promener en taxi. Mal remis de la perte de son père dans son enfance, il erre tel un satellite dans un univers froid et glacé. Il rêve d’espace et de belles femmes en contemplant la jeune violoncelliste qui joue devant la fenêtre d’en face. Dans l’appartement du dessous, Solène vient d’emménager : elle l’invite à joindre leurs solitudes, et leurs corps. L’exultation de la chair vient peu au secours de ces personnages assoiffés de tendresse qui ressentent tous deux « la misère angoissante d’être soi ». Que reste-t-il dans la vie quand on perd tout ce qui vous y accrochait ?

 

Entre exercice psy et échappée sidérale, après La peau des autres (N.B. août-sept. 2005), voici un roman construit sur des flashes éclairant une vie à la dérive. Il se lit sans déplaisir, mais ne laisse pas une impression inoubliable.