Schproum : roman avorté et récit de mon mal

CENDREY Jean-Yves

« Sarcophage où gît un roman mort dans d’affreuses circonstances », le premier tiers de Schproum est une ébauche romanesque truculente dont les héros sont « deux natifs des Basses Carpates » vivant à Berlin. La suite est le récit autobiographique d’une « affection » qui « pourrit la tête, le coeur et puis la vie » de l’auteur-narrateur et l’empêche d’achever cette oeuvre. Après de nombreuses consultations médicales et différents changements de lieu de vie, il comprend qu’il est électro-hypersensible, victime des portables, des micro-ondes et autres antennes relais. Jean-Yves Cendrey (Mélancolie vandale, NB avril 2012) excelle à défendre une cause : accompagné d’une satire vigoureuse des transformations induites par la société de consommation, au gré de ses résidences successives, à Berlin, puis des Cévennes à Ouessant en passant par le Sud-Ouest, son combat contre les ondes est percutant. Schproum, qui provoque une frustration certaine – annoncée par l’auteur lui-même – est l’oeuvre bancale d’un véritable écrivain à la plume acérée.