Scherbius (et moi)

BELLO Antoine

Professeur de psychiatrie, ponte de la schizophrĂ©nie, il se dĂ©place jusqu’au cabinet fraĂźchement installĂ© de Maxime Le Verrier, jeune spĂ©cialiste de la dissociation et de l’hypnose. Et lui demande de prendre en charge Scherbius, imposteur notoire, relaxĂ© par la justice sous la condition drastique d’un traitement. Troubles de la personnalitĂ© multiple ou escroquerie ? Au mĂ©decin de poser son diagnostic
  Au cours d’innombrables face-Ă -face, on assiste Ă  vĂ©ritable jeu de chat et de la souris : le psychanalyste pistant, prĂ©supposant, flottant, le patient contant, finassant, menant en bateau son interlocuteur avec un aplomb confondant et
 rĂ©jouissant. EnquĂȘte-feuilleton narrĂ©e Ă  la premiĂšre personne, dĂ©rision, suspense, Ă©motion : quel tremplin inspirĂ© pour une plongĂ©e documentaire insolite dans la pathologie psychiatrique ! Antoine Bello (L’homme qui s’envola, NB juin 2017) affectionne tout ce qui touche Ă  la falsification, la mystification, le faux-vrai. Vivant aux Etats-Unis, il en Ă©pingle souvent les travers, critique ici la classification amĂ©ricaine des troubles mentaux, Ă©gratigne la psychanalyse, soutient l’hypnose. Il Ă©voque la montĂ©e fulgurante et rĂ©cente des troubles de l’identitĂ© de genre qu’il assimile Ă  une contamination Ă©pidĂ©mique. Un exercice brillant, malgrĂ© un certain essoufflement fourre-tout sur la fin. (C.R.P. et M.-N.P.)