Une fille (bébé) est découverte par les animaux de la forêt, qui l’accueillent à bras ouverts. Les oiseaux lui apprennent à chanter, les ours à trouver à manger, les renards à s’amuser. Elle est heureuse. Mais un jour, d’autres animaux la trouvent : des hommes, qui l’emmènent avec eux et tentent de l’éduquer. Peine perdue : entre la fillette et sa nouvelle famille, c’est l’incompréhension totale. Les seuls à apprécier sa présence sont le chat et le chien de la maison…
Le texte court laisse aux grands dessins le soin de traduire le ressenti de l’héroïne. Les images où dominent les crayons de couleur jouent du contraste entre l’harmonie de la vie dans la forêt et la dévastation que la fillette sème dans l’appartement du psychiatre qui l’a recueillie; l’opposition se voit aussi sur son visage, entre la mine ravie qu’elle arbore pendant sa vie sauvage et son air furieux et malheureux en « captivité ». Il est amusant de suivre en parallèle l’évolution du chien et du chat, enchantés de retrouver leur part indomptée. Une belle illustration pour un album qui célèbre avec humour les joies de la nature et des instincts contre une civilisation coercitive.