Salomé.

WEYERGANS François

Il a vingt-sept ans, il est cinéaste et nous sommes en l’année 1968. La jeune Zurichoise qu’il a épousée à l’âge de dix-neuf ans et demi s’est lassée de lui. Voilà, glanées au fil des pages, les deux ou trois choses que l’on sait du narrateur, insérées entre descriptifs de rues ou de villes, références culturelles et scènes de sexe. Comme il les aime, toutes ces femmes rencontrées au hasard des voyages ! De toute façon, elles sont toutes folles de lui. Mais une seule le hante, Salomé, l’héroïne de l’opéra de Richard Strauss.  Au bout des trois cents pages de ce qui ressemble à un long délire, l’envie est forte d’obéir à l’injonction qui est le dernier mot du roman : « Oubliez-moi ». Et pourtant, tout Weyergans est là, déjà, l’humour, les digressions, le tourment de la création, l’obsession du sexe. Quel chemin parcouru entre ce premier roman, encore jamais publié, et le dernier, tant attendu, Trois jours chez ma mère (Voir analyse suivante) !