Sakari traverse les nuages

Sur la place d’une ville de province, en Finlande, un jeune homme se dénude, descend dans la fontaine un couteau à la main et se scarifie sous les jets d’eau. Des policiers interviennent et l’un d’eux, après les sommations d’usage, tire et le tue. L’inspecteur Kimmo Joentaa va tenter de déterminer les circonstances de cette bavure, retrouver la famille du mort, découvrir des drames familiaux… 

Peu de suspense dans ce livre centré sur des relations douloureuses à l’intérieur de deux familles amies qu’un accident fatal a fait exploser, ébranlant gravement les enfants livrés à eux-mêmes. L’auteur (Le premier mai tomba la dernière neige, NB novembre 2015) offre une vision personnelle du roman policier, s’affranchit des codes traditionnels. La construction (des chapitres courts dans lesquels les personnages racontent) peut dérouter, l’intrigue bien mince peut décevoir tant elle paraît « à côté » de l’enquête, du récit. L’essentiel serait-il ailleurs ? Dans l’atmosphère de douceur, de rêves et de délires malgré les drames, dans la personnalité attachante des protagonistes, dans la présence rayonnante des enfants, dans le bleu du ciel ? On peut se laisser emporter… ou non !  (M.Bi. et M.Bo.)