Rouge encore

BODELSEN Anders

Danemark, fin des annĂ©es 1980. SĂžren est dĂ©cĂ©dĂ© accidentellement cinq ans auparavant ; son Ă©pouse VĂ©ra a formellement identifiĂ© son corps. ÉgarĂ© dans un faubourg de Copenhague, Jens, son frĂšre cadet, pense l’apercevoir. Il se trouve confrontĂ© au souvenir d’une jeunesse marquĂ©e par l’activisme d’extrĂȘme-gauche, alors qu’il est rentrĂ© dans le rang : fonctionnaire, il travaille pour un gouvernement politiquement Ă  droite. Redoutant les dangers de cette incroyable rĂ©apparition et hantĂ© par le passĂ© familial, il se lance Ă  la recherche de SĂžren. Au sentiment du devoir, se mĂȘle de façon ambiguĂ« la nostalgie d’un combat idĂ©ologique menĂ© autrefois avec son aĂźnĂ©. Anders Bodelsen, nĂ© en 1937, est considĂ©rĂ© comme le Simenon du Nord. Son dernier ouvrage traduit en français (Le point de congĂ©lation, NB mars 1992) Ă©tait une oeuvre d’anticipation. Rouge encore (publiĂ© en danois en 1991) au titre Ă©vocateur, s’inspire d’un fait rĂ©el, dans le contexte historique de violence que traversait l’Europe. En dĂ©pit du rapprochement que l’on peut Ă©tablir avec les actions terroristes, toujours actuelles, cette histoire austĂšre, bien construite et bien Ă©crite, paraĂźt aujourd’hui un peu datĂ©e. Reste l’évocation juste d’une relation fraternelle Ă©troite et d’un amour partagĂ© par les deux hĂ©ros que la vie sĂ©pare douloureusement.