Reprise des hostilités

MOLIA Xabi

Cette fiction est en réalité un roman à clef : Marin s’infiltre dans le parti populiste créé par l’homme qu’il juge responsable de la mort de son père ; mais il succombe à son charisme. On reconnaît des personnages politiques (pour certains toujours en vie), très différents, parfois ennemis, mais ici condensés en un seul être, et c’est assez savoureux. Par ailleurs, une histoire dans l’histoire, narrée en chapitres intercalés, décrit le paradis : le héros s’y réveille après sa mort, prisonnier d’un club de loisirs où règne un ennui discipliné.

 

Remarquablement structuré pour parcourir le temps, ce roman est d’une belle écriture, nette et détachée (plagiée de grands écrivains aux dires de l’auteur ?), qui se plie à tous les tons : aussi bien le burlesque que l’étrange ou l’autodérision. Supplément aux mondes inhabités (NB octobre 2004) était dérangeant, celui-ci aussi. Xabi Molia peint un tribun complexe, fascinant, attachant ou exaspérant, qui sait utiliser la démagogie et les sentiments les plus bas qui mènent le monde.