Récif

VILLORO Juan

Tony, ex-leader d’un groupe heavy metal, est un ancien junkie. Il travaille aux Caraïbes comme musicien-acousticien dans un complexe touristique rescapé de la crise. Le patron, Mario, son ami d’enfance aujourd’hui malade, l’a embauché récemment pour l’aider encore une fois à sortir de l’ornière. Dans ce coin « chaud » du monde, le concept commercial de la Pyramide repose sur la peur. Si le danger est savamment organisé, sans grand risque pour les participants, ces activités licites n’en côtoient pas moins le périlleux trafic de narcotiques et le blanchiment d’argent. Deux plongeurs sont assassinés. Tony cherche à qui profite le crime. Juan Villoro a écrit une trentaine de livres. Récif est le troisième ouvrage traduit de l’espagnol en français. Au début, le style séduit par sa causticité. Le sujet promet par son originalité – le tourisme de la terreur qui sauve de l’ennui – ainsi que par les références récurrentes à la civilisation maya. Le narrateur, Tony, intercale dans le récit des souvenirs qui donnent de l’épaisseur aux personnages. Mais le cocktail d’idées finit par brouiller la trame. D’autant qu’il n’y a pas de chapitres pour découper et aérer ce curieux roman. Dommage…