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David, le narrateur, a été un petit garçon solitaire élevé par sa grand-mère, le seul amour de sa vie. Enfant mannequin adulé pour sa beauté, il apprend très vite le pouvoir et la fascination qu’il exerce sur les hommes. Violé à treize ans, il perd son innocence mais garde une naïveté confondante. L’“ami” qu’il croit avoir trouvé le vend à ses clients. À dix-neuf ans David connaît tout de la prostitution, ses pervers, ses partouzes, ses bons pères de famille, ses “personnalités”.
Sachant que, de l’aveu même de l’auteur, ce jeune garçon n’est autre que lui-même, on pourrait être choqué par son détachement, sa passivité complice, sa soumission trouble si on ne sentait un réel désir de mettre en garde contre le piège dans lequel il est tombé. Si son écriture pleine d’affèterie gomme tout sentiment, elle gomme également l’obscénité et lui permet de traiter, sans tomber dans la complaisance ou la vulgarité, ce sujet particulièrement choquant, scabreux et douloureux.