Pressentiments

WEBB Katherine

Leah, jeune journaliste free-lance, cherche un bon sujet d’article. Or, le corps bien conservĂ© d’un soldat anglais de la Grande Guerre est retrouvĂ© Ă  Ypres ; il a sur lui, dans une boĂźte Ă©tanche, des lettres de 1911 qui laissent prĂ©voir un drame. Elles Ă©manent d’Hester, naĂŻve Ă©pouse d’un pasteur. Leah se rend dans le Devon et, dans le vieux presbytĂšre, rencontre leur arriĂšre-petit-fils. La vie du couple avait Ă©tĂ© troublĂ©e en 1910 par l’arrivĂ©e d’une jeune domestique rĂ©cemment sortie de prison, oĂč l’avait conduite son activitĂ© de suffragette, et par celle d’un trop sĂ©duisant “thĂ©osophe” passionnĂ© par les fĂ©es qu’il espĂšre photographier. L’auteur (L’hĂ©ritage, NB dĂ©cembre 2011) situe le rĂ©cit sur deux plans : l’enquĂȘte mĂ©thodique de Leah et ses Ă©mois sentimentaux, et surtout les Ă©vĂ©nements du passĂ©. Les personnages y ont de l’épaisseur, les rĂšgles, conventions et interdits de la sociĂ©tĂ© edwardienne y sont justement dĂ©crits, particuliĂšrement le rejet horrifiĂ© des suffragettes et la brutalitĂ© du rĂ©gime pĂ©nitentiaire. Le dĂ©nouement est bien menĂ©.