Porno

WELSH Irvine

&

 

Leith, Écosse, Renton, Sick Boy, Spud et Begbie, dix ans aprĂšs Trainspotting (N.B. dĂ©c. 1996), se retrouvent sous le soleil crade du port, losers pĂ©rimĂ©s
 mirettes en manque
 nazitude grave
 puanteur de taule
 Ă©clate totale. Le chemin de Sick, le branleur baratineur, croise celui de Nikki Ă©tudiante en audio-visuel, masseuse occasionnelle dans un sauna, belle, obsĂ©dĂ©e par l’ñge. Tous deux veulent crĂ©er pour exister plus. Dans leur domaine de compĂ©tence. Ce sera le porno. Un projet, un film, bien construit, innovant, sans tabous. Avec les copains. Et le film se fera.

 

Dans une ambiance dialectique, torride, heurtĂ©e, tourmentĂ©e, Irvine Welsh, avec un style cru, trivial, cynique, parfois travaillĂ© et traversĂ© de finesses psychologiques, s’attarde en gros plan et zoom sur ces redondances oro-scato-sexuelles dopĂ©es Ă  la coke. L’ennui monte et enfle, majorĂ© par l’opacitĂ© de l’histoire. L’auteur, en effet, sous le mĂȘme “je” Ă©quivoque, donne la parole aux cinq hĂ©ros. Qui parle ? Ces personnages dĂ©pendants, leur vellĂ©itĂ© pathĂ©tique, leur faiblesse vĂ©nale, leur univers glauque semblent fasciner leur auteur. Pas le lecteur.