Polina

VIVÈS Bastien

À six ans, la petite Olina Oulianov entre Ă  l’acadĂ©mie de danse oĂč enseigne le trĂšs exigeant Bojinski : « Avec moi, vous allez travailler tous les jours,  et, croyez moi, il va falloir vous accrocher ». DouĂ©e, endurante, appliquĂ©e, butĂ©e aussi, Polina vit ainsi quinze ans durant le parcours des jeunes ballerines : exercices Ă  la barre, rĂ©pĂ©titions, remarques et conseils des professeurs, changements de classes, douleurs aigĂŒes, soins des pieds, jalousies des Ă©lĂšves, examens et auditions, espoirs et dĂ©ceptions. Comment percer ?

 

On peine Ă  reconnaĂźtre dans cet album noir et blanc  la patte du dessinateur de Pour l’empire aux personnages figĂ©s et couleurs byzantines (tome 2, NB novembre 2010), plus proche ici de son excellent Le goĂ»t du chlore (NB septembre 2008). Le rĂ©cit de cette formation spartiate est centrĂ© sur la jeune Ă©lĂšve et celui des enseignants qui croit en elle mais qu’elle devra quitter pour rĂ©ussir et s’accomplir. Il est par nature rĂ©pĂ©titif et sĂ©vĂšre et on souffre de son absence de gaieté : jamais la jeune fille ou son mentor ne sourient. Dieu merci, la fin est heureuse. Et la grĂące du trait, aĂ©rien, plein de vie, suscite l’empathie.