Pierre Pascal : la Russie entre christianisme et communisme

Né en 1890, normalien et chrétien, amoureux du peuple russe dont il parle la langue, Pierre Pascal fait partie, durant la Grande Guerre, de la Mission française envoyée dans le pays. En 1920, il refuse de rentrer en France. Il croit au communisme, mais n’adhère ni au marxisme ni au bolchevisme. À Moscou, l’atmosphère est conflictuelle entre Kominterm, Troisième Internationale, Comité central, etc., les intellectuels se déchirent. Critique vis-à-vis des soviets, Pascal devient fonctionnaire, travaille avec la Tcheka, vit pauvrement et polémique beaucoup. Rentré en France en 1933, il poursuit une carrière universitaire, écrit, aide à la publication des livres de Pasternak et Soljenitsyne, mais conserve une attitude ambiguë. Honnête et convaincu, Pierre Pascal n’a jamais joué, en France ou en Russie, un rôle de premier plan et son itinéraire, peut-être par scrupule, est ondoyant. La situation, de 1917 aux années trente, est confuse en Russie et l’on aurait apprécié que l’auteur en donne une présentation claire, mais Sophie Coeuré, comme son héros, soucieuse de nuances et de précisions, a préféré citer une multitude de petits faits qui en fait brouillent l’image. La question christianisme/communisme n’est qu’à peine effleurée. L’ouvrage s’appuie sur une abondante documentation intéressante pour des chercheurs.