Photo-photo

NIMIER Marie

À l’instigation de Paris-Match, les Ă©crivains de la rentrĂ©e littĂ©raire 2008 dĂ©filent devant l’objectif de Karl Lagerfeld. Marie Nimier est la derniĂšre Ă  prendre la pose codifiĂ©e par le photographe. À partir de cette rencontre Marie rebrode, avec les fils tissĂ©s par le couturier, sa propre histoire. Avec une vieille dame, admiratrice dĂ©vote de Karl, elle noue d’imprĂ©visibles relations, au centre desquelles le chat Photo (mort ou vif selon l’imagination ou la vue dĂ©faillante de Marie) prend une surrĂ©aliste prĂ©sence. À Baden-Baden, elle rejoint son sosie, Ă©nigmatique et envoĂ»tant miroir. Effacera-t-il le fantĂŽme d’un visage sans contour dessinĂ© dans l’enfance ? Et ces instantanĂ©s sont soumis au jugement critique pour le moins subjectif de son amoureux, Stephen, exilĂ© volontaire au Canada.

 

Autofictionnelle, cette histoire enchante : associations d’idĂ©es, rĂȘves et rĂ©alitĂ©s s’entrelacent dans une construction habile, sĂ©duisante. Les non-dits soulignent sensibilitĂ©, dĂ©rision, fausse lĂ©gĂšretĂ© ; les mots rebondissent et cadrent sans agressivitĂ© des personnalitĂ©s extrĂȘmement diverses. AprĂšs Les insĂ©parables (NB aoĂ»t-septembre 2008), voici un ouvrage romanesque, trĂšs personnel, trĂšs fĂ©minin, un authentique « livre de charme ».