Boucq donne un coup de jeune Ă son album des annĂ©es quatre-vingt. Ses hĂ©ros, Rock Mastard et J. Moucherot, vivent une aventure âhautement mystiqueâ : ils sont appelĂ©s Ă aider Dieu, qui passe son temps Ă rĂ©inventer le tĂ©lĂ©phone et qui est concurrencĂ© par le Mage de Normandie dĂ©cidĂ© Ă prendre le pouvoir spirituel sur l’univers. Ce dernier, dans ce but, dĂ©tourne les transports d’eau bĂ©nite destinĂ©s au Vatican et utilise le prĂ©cieux chargement pour en faire une arme efficace de soumission morale. Rock Mastard avec son brio super viril saura remettre de l’ordre dans les espaces divins.
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On retrouve l’Ăglise telle que Boucq la caricaturait dans Face de Lune : une peinture grotesque de la papautĂ© de la fin du XVIIIe siĂšcle ; tout y est tellement Ă©norme dans la dĂ©rision que la charge atteint son but, et, unie Ă toutes les folies du scĂ©nario, elle rĂ©ussit Ă faire rire. On oublie rapidement le cĂŽtĂ© ringard de l’atmosphĂšre post-soixante-huitarde, l’anticlĂ©ricalisme dĂ©bridĂ©, pour ne garder que les trouvailles de l’absurde et du non-sens Ă la Marx Brothers. Un bon moment.
