Où j’ai laissé mon âme

FERRARI Jérôme

Alger, mars 1957. Les services secrets français sont chargés de démanteler l’armée du FLN. S’y retrouvent deux amis qui ont partagé l’enfer en Indochine et que cette mission va désunir, chacun s’estimant trahi par l’autre. Pour le lieutenant Andreani, seul compte l’objectif, et c’est cyniquement que de victime il se transforme en bourreau. Le charismatique capitaine Degorce ne peut vivre sans garder l’estime de soi, fondée sur une éthique chrétienne. Quand il arrête Tahar, chef rebelle calme et lucide, il se rend dans sa cellule pour parler et lui témoigner sa considération, avant qu’Andreani prenne en charge le prisonnier…

 

Le récit, centré sur trois jours, intercale l’histoire passée de deux officiers, leurs émotions intimes présentes et l’esquisse de leur avenir. Le visage fascinant d’un ennemi captif avive le heurt entre deux logiques et sensibilités différentes. Jérôme Ferrari construit, dans un style dense, chargé d’émotion, déjà caractéristique de Un dieu, un animal (NB mars 2009), un superbe roman, inspiré d’un fait réel et d’un documentaire. Où sont le bien, la vérité… et la victoire ?